Enfants d'Espagne

Enfants d'Espagne

6.8.25

ROCK BOTTOM & KÖLN 75

 "Je vieillis.
Tu ne comprends pas ?
Je vieillis.
Ce sont mes muscles.
Mes muscles.
Je ne peux plus juger.
Je ne peux plus juger la distance.
Tout a disparu.
"

     Extrait du film Accident de Joseph Losey (1967 - avec Dirk Bogarde, Stanley Baker, Jacqueline Sassard, Michael York, Delphine Seyrig - musique : John Dankworth) 


À quoi pouvait-on croire en 1974, 1975 lorsque les cartes plusieurs fois immodérément et brillamment rebattues semblaient perdre l'espace jusqu'à se battre entre elles sans être assurées qu'elles furent vraiment à l'origine, disons... de la révolution des œillets au Portugal, de la démission de Richard Nixon aux USA ou de la fin de la guerre au Vietnam. Années Lip, mais aussi années où se pointent Margaret Thatcher et autres terrifiantes figures. En 1974, Duke Ellington, Pasolini, Chostakovitch, Oum Kalthoum cèdent la place. Quelle musique faire pour que l'après soit encore un avant ? Il y eut des persistances splendides, des free tenaces, des cloques around the rock, des détours de passe passe, des errances fatiguées, des amalgames trop rapides, des contretemps trop lents et, d'accidents, quelques nouveaux marqueurs affermis. Deux exemples, deux indicateurs, deux inspirations nouvelles : les albums Rock Bottom de Robert Wyatt et Köln Concert de Keith Jarrett.

Projetés récemment, en même période, dans le même cinéma parisien Les 3 Luxembourg (programmation toujours éminente), le film de Maria Trénor, Rock Bottom, et celui de Ido Fluk, Köln 75 (titre français Au rythme de Vera... était-ce nécessaire ?), reviennent en cinématographe et en impressions sur ce qui a constitué ces deux albums. Constitutions accidentelles. Inattendus prééminents. Redessiner...

Avec le dessin animé Rock Bottom, ou pour être plus exact, les dessins animés Rock Bottom (rotoscopie et séquences de collages animés), Maria Trénor ne s'embarrasse pas de précisions géographiques ou historiques, Londres y devient New York et Venise, Majorque, points de cœur (aussi) de ces années-là. On y rencontre dans un certain désordre temporel - nommés seulement par leur prénoms - ici, Richard Sinclair et Nick Mason, là, Kevin Ayers et Daevid Allen. Dans le film, Robert Wyatt s'appelle Bob et s'inquiète de ce qu'est devenu Syd Barrett : « j’aimerais tant qu’il soit là ». La musique est le guide réaliste d'une somme d'impressions rêvées parfois au plus près de réalités brutales (la condition des femmes ayant si peu changé en dépit des apparences, les ravages de la drogue, de l'argent « je ne sais plus quoi faire de tout cet argent gagné lors de la tournée » dit Nick - on devine qu'il s'agit de Dark Side of the Moon de Pink Floyd) jusqu'à la liberté des fonds marins sugérés par le titre (et de la chanson «Sea Song » ouvrant l'album de Wyatt). La chronologie des morceaux désirée par Robert Wyatt lui-même est la seule ancre de réalité, elle guide les interprétations visuelles et narratives en les laissant libres, en les interrogeant par avance, en les piégeant aussi... Ce grand film d'amour pourrait s'appeler Au rythme de Bob et Alif : "je me fiche de ce qui m'est arrivé. Du moment que tu es avec moi", dit, après le tragique accident, Robert Wyatt à sa compagne Alfreda Benge (graphiste mariée à Wyatt en 1974, formant avec lui un véritable duo d'expressions complémentaires), réponse éveillée à « deux hérissons qui ne peuvent plus se rapprocher sans se déchirer ». Comme la poignante version, bien postérieure à l'album Rock Bottom, du « At Last I Am Free » de Nile Rodgers chantée par Robert Wyatt, répond à l'écoute de "You're so vain" de Carly Simon chez le disquaire au début de ce foisonnant film. Maria Trénor s'invente Rock Bottom un peu comme Hergé s'inventait la Chine du Lotus Bleu, elle attrape au vol les mystérieux entrebaillements de l'insaisissable dans la traduction de ses profondeurs.

Köln 75 témoigne dans l'autre sens. Il tente par l'application dynamique du récit, en s'attachant au parcours de son organisatrice Vera Brandes, de raconter la genèse du fameux concert de Keith Jarrett à Cologne le 24 janvier 1975. Concert enregistré qui devint le double album augurant nettement d'un autre départ. À sa parution, quelques mois après l'événement, ce Köln Concert, que l'on voyait, comme le précité Dark Side of the Moon, aux côtés de toutes (à peu près) les chaînes stéréo, exerça un pouvoir d'absorbtion qu'on aurait su imaginer à un endroit du temps si meuble. Si il fascina un grand nombre, détermina la mode et eut une grande influence sur la musique et les pianistes à venir, d'autres le snobaient, s'en inquiétaient, ou s'irritaient de ce succès signifiant une mise à un autre pas, la fin de la grande fête, remplacée par un substitut qu'elle a accidentellement enfanté : le triomphe de l'art en son espace défini (« beaucoup de ce qui avait été considéré comme essentiel au jazz a été supprimé : la puissance explosive, la dureté, l'énorme expressivité, l'intensité, l'extase et l'absence de peur de la laideur (...) le jazz est esthétisé » Joachim Ernst Berendt). 

Mais ce que narre le film d'Ido Fluk, c'est l'organisation acharnée de ce concert par Vera Brandes, jeune allemande s'étant improvisé à 16 ans, le temps d'une tournée de deux semaines en RFA, agente du saxophoniste britannique Ronnie Scott (celui qui avait ouvert le club du même nom à Londres en 1959). Dans l'Allemagne qui cherche sa nouvelle peau, Vera Brandes, en conflit parental sévère, trouve dans le jazz matière vivante et émancipation. En un an, elle créée, avec effrontée détermination, les New Jazz in Köln series où jouent Oregon, Nucleus, Barbara Thompson, Gary Burton... Fascinée par Keith Jarrett qu'elle a entendu aux Berlin Jazz Days, elle se lance, aidée par quelques amis fidèles, dans l'organisation de ce solo à Cologne, se démène vivement, irrationnellement, obtient l'opéra (seulement après 23h après la représentation de Lulu d'Alban Berg), emprunte l'argent à sa mère sous périlleuse condition... et comme on le sait (du moins pour les gamins nés il y a plus de 50 ans), le piano était de piètre condition, Keith Jarrett de mauvaise humeur, a d'abord refusé de jouer dessus et s'est ravisé in extremis... etc. Un autre type d'accident... 

À l'inverse de Rock Bottom, la musique ne guide pas le film. Ni Keith Jarrett, ni Manfred Eicher, producteur d'ECM (et donc de The Köln Concert) n'ont donné l'autorisation d'utiliser l'enregistrement. Ce que l'on pourrait trouver quelque peu inélégant au vu de ce que ce concert a permis pour les deux hommes (album vendu par ECM à 4 000 000 d'exemplaires, et même alors publié aussi sur Amiga, label de la RDA). En 1992, le pianiste avait déclaré : « on devrait mettre au pilon tous les exemplaires ». « Je comprends pourquoi Keith ne veut rien avoir à faire avec nous, le concert de Cologne est son "Creep" [chanson de Radiohead], son grand succès qu'il veut renier. C'est pourquoi le film ne parle pas vraiment de lui. Il s'agit de Vera Brandes » dit Ido Fluk après ce refus. Pourtant, par-delà l'haletant parcours de la jeune fille (interprétée avec conviction par Malda Elde) qui incarne tant de choses que toutes les bricoleuses et bricoleurs de concerts ou de disques sauront bien reconnaître, le film parvient, non à faire entendre la musique de Jarrett, mais à être à son bord, à appréhender cet interstice de basculement. Le voyage qui conduit Jarrett (remarquable John Magaro) et Manfred Eicher (dont le nom n'est pas prononcé, joué non moins remarquablement par Alexander Scheer) de Lausanne à Cologne dans la Renault 4 du producteur (automobile non réputée pour aider le mal de dos), avec arrêt à l'aéroport de Francfort pour récupérer discrètement le remboursement du billet d'avion avancé par l'organisatrice, est un moment d'une étrange et sceptique ataraxie du film (on se passerait même du "décodage" de la présence fictive du critique Michael Watts). Le jazz est alors en pause à cet endroit nocturne. Plus tard, c'est, non diégétiquement, grâce aux lumières du « Prélude à l'après-midi d'un faune » de Claude Debussy et de « To love somebody » chanté par Nina Simone, que se dénoue l'intrigue sur la scène de l'opéra de Cologne, ce fameux 24 janvier 1975, avec 1 400 personnes applaudissant ce nouveau futur. Pour Rock Bottom comme pour The Köln Concert, dans leurs angles opposés, celui des mémoires longues.

 

 


30.7.25

CLEO LAINE

 

Dans l'imposante et fleurie discographie de la chanteuse Cleo Laine (le plus souvent avec son compagnon Johnny Dankworth - que l'on cite vraiment trop rarement par exemple comme compositeur de remarquables musiques pour des films de cinéma*), on omet souvent son épatante version du "Pierrot Lunaire" de Schönberg et plus encore les trois chansons de Charles Ives ("The greatest man", "At the river", "The circus band"). Elles les interprète superbement en duo avec Tony Hymas (alors accompagnateur de l'ensemble Dankworth - Laine) dans l'album publié en 1974 (RCA) regroupant Pierrot et les chansons d'Ives. "Je détesterais être cataloguée. J'aime faire toutes sortes de musique" disait-elle.

 

* films des réalisateurs du Free Cinema anglais comme Karel Reisz ou John Schlesinger, mais aussi Henry Hathaway, Richard Donner, Richard Fleischer et surtout Joseph Losey pour quatre films importnats (dans Les Criminels et The Servant, Cleo Laine offre sa voix à deux très belles chansons).

 

Photo : John Dankworth et Cleo Laine DR

23.7.25

BUSTA & OZZY


Dans son album publié en 1998, E.L.E. (Extinction Level Event) à l'orientation apocalyptique (que l'histoire en route ne cherche malheureusement pas à démentir), Busta Rhymes invite le chanteur de Black Sabbath, Ozzy Osbourne, pour le titre "This means war!!" reprenant, en conversation, le refrain de "War Pigs" (du même Black Sabbath, 1970). La rencontre du rappeur et d'un des créateurs du metal rock est saisissante (stupéfiante) d'accointance des temps, des esprits, des affolements, des peurs et des rages. Tant est dit, dit-on. On dirait.

 

 

22.7.25

GARE AU TRAVAIL

Les gares étaient aussi des endroits où l'on pouvait simplement rêver au voyage en regardant passer les trains. Désormais, à l'heure de l'insistante "valeur travail" (pas celle de 1940, celle de 2025), l'ordre nous est intimé d'y travailler, s'y connecter (à quoi ?) et y recharger les batteries de ces nouveaux appareils smartphoniques qui ruinent les rêves. Travail, faillite, batterie (électronique).

 Photo : B. Zon

 

 

 

 

 
 

9.7.25

JEAN-PIERRE THORN

 
En octobre 2019 (c'est à dire à la fin de l'autre siècle de ce siècle), sortait au cinéma L'âcre parfum des immortelles, film au titre merveilleusement avisé, signé Jean-Pierre Thorn. Film d'amour et de rebellions où la poésie dessine le va-et-vient entre le très ardemment intime et la réalité d'un grand extérieur. Histoire d'histoires. Le film précédent, 93 la belle rebelle, fort d'une intégrale révélation de cinquante années d'une primordiale vie musicale dans un département délaissé, offre tendrement, en un collectif retrouvé, la voix forte d'artistes du présent. La camérappe en toute intelligence amicale : l'entité contre l'injustice. Infatigablement, en toute beauté. L'âcre parfum des immortelles sera tristement depuis le 5 juillet, le dernier film de Jean-Pierre Thorn.

 

22.6.25

(ET TOUJOURS) LA SOUPE AU CANARD

 

La soupe au canard (Duck Soup - avec les Marx Brothers, 1933, dirigé - si l'on peut dire - par Leo McCarey). Mussolini fut outré... Le film touchait juste... mais, derrière la farce, l'objurgation contre la fabrique de la guerre toujours pas "entendue"...



14.6.25

ÉVIDENCE

Reconsidérer les évidences, repartir d'elles, profondément.  

• Photo extraite d'une vidéo prise le 9 juin à San Francisco



12.6.25

BRIAN WILSON (BEACHES’ BREW)

 

Un peu étrange d'entendre à la radio "Kokomo" des Beach Boys comme illustration à l'annonce de la mort de Brian Wilson. Ces Beach Boys là n’avaient plus grand chose à voir avec Brian Wilson qui, depuis une bonne vingtaine d'années, avait pris ses distances, ou plutôt sa lumineuse et maladive distance, avec le groupe créé en 1961 avec ses frères Carl et Dennis, leur cousin Mike Love et un copain Al Jardine (cette chanson a été écrite en 1988 par de vieilles gloires californiennes des sixties : Mike Love, Scott McKenzie, John Phillips et Terry Melcher). Dans sa hâte wikipédiesque, la radio nous dit que Brian Wilson et les Beach Boys ont inventé la surf music, genre qui les précédait largement (Dick Dale and the Del-Tones). C'est plutôt lorsqu'il casse la planche de surf que ce Wilson devient Brian (planche où s’imprima l’embarrassante ombre portée de Charles Manson, fan du groupe, copain étouffant de Dennis Wilson). Au fond (comme on dit chez les surfers) Brian Wilson avait laissé tomber les Beach Boys assez rapidement, s'évaporant du groupe, laissant les autres membres partir en tournée alors que lui restait en studio (avec le parolier Tony Asher) pour créer Pet Sounds, album rompant avec l'adolescence célébrée des garçons de plage.

 

Dans Pet Sounds on entend des timbales, des sonnettes de bicyclette, des canettes de soda, du thérémine, des animaux, mais surtout une sorte d'au-delà tourmenté de références évanouies telles Burt Bacharach, Phil Spector ou Les Baxter, et plus encore une recherche obstinée que l'album indique plutôt qu'il ne démontre. C'est cette indication persistante qui fera de Brian Wilson cet étrange et si talentueux farfadet de marges broussailleuses. Les "Good vibrations" se perdront dans les substances qui ne permettront pas ensuite (1967) l'aboutissement de l'ambitieux Smile (avec le parolier Van Dyke Parks) finalement proposé (plutôt que réalisé) en 2004 sous le titre Brian Wilson Presents Smile. Le film de Bill Pohlad Love and Mercy (2014), avec l'excellent Paul Dano dans le rôle de Brian Wilson jeune, montre bien la passion de Brian Wilson en studio concevant Pet Sounds puis Smile. Dans "Pet Sounds" et l'album suivant "Smiley Smile" (à la place de "Smile"), on entendra les Beach Boys chanter (en harmonie), mais bien peu jouer. Ce qui prévaut, c’est plutôt la forte entente entre Brian Wilson et les musiciens dits de studio : la bassiste Carole Kaye, les saxophonistes Plas Johnson, Jack Nimitz et Jim Horn, les batteurs Hal Blaine, Frank Capp et Jim Gordon, le pianiste Al De Lory, les guitaristes Barney Kessel et Al Casey, parmi une cinquantaine de ces sessions players ravis de ce champ d’expérience.

 

Brian Wilson chante les chœurs sur "Adios" de Linda Ronstadt & Aaron Neville (1989) et sur " I Won’t Stay For Long" de David Crosby (2021). Deux titres-signes peut-être au milieu de dix mille autres... En deux jours la Californie a dit "So long" à deux de ses incandescents créateurs ingénument visionnaires : Sly Stone* (le 9 juin) et Brian Wilson (le 11 juin). On écoutera... tentant de trouver quelqu'éclairante indication en nos temps de tragédies plus dramatiques que la mort de célébrités, de l'autre côté des plages californiennes, des plages de Palestine... 

 

Photos : DR

 

* Sly Stone avant hier sur le Glob
 
 
 
 
 

10.6.25

SLY STONE

Il arrive que la musique commente directement ce qu'il est convenu d'appeler "l'actualité". Ainsi l'inoubliable album de Sly & The Family Stone There's a riot goin' on enregistré en 1970 et 1971. Après des années d'étrange cache cache, Sly Stone a définitivement disparu hier, 9 juin 2025, et "There's still a riot goin' on".
 

14.5.25

UN TITRE UN JOUR
30 NOVEMBRE 1965 : "FOUR WOMEN"

 

 
 
UN TITRE UN JOUR
 
Le 30 novembre 1965, Nina Simone enregistre avec son groupe de l'époque (Rudy Stevenson, Lisle Atkinson et Bobby Hamilton) en compagnie du producteur Hal Mooney la chanson "Four Women" - vantée à juste titre (c'est rare) sur la pochette comme "inoubliable". Portraits de quatre femmes afro-américaines, non pas stéréotypes (comme ce put être mal compris à l'époque de la sortie en 1966 sur l'album Wild is the wind), mais somme implacable et accablante d'une histoire passée, présente et à venir « Mon dos est fort, assez fort pour supporter la douleur infligée encore et encore (...) Ma vie a été trop dure, je suis terriblement amère ces jours-ci, parce que mes parents étaient esclaves ». Cette chanson a inspiré des rappeurs comme Talib Kweli (à propos de "Four Women") ou Jay Z ("The Story Of O.J."). Par chez nous, le Denis Colin trio et Gwen Matthews ont repris ce titre dans leur album Songs for Swans (2006), le trio Guillaume Séguron, Catherien Delaunay, Davu Seru en a donné une version instrumentale dans le disque La double vie de Pétrichor (2015) et One Another Orchestra une autre dans l'album éponyme (2024). Ces deux dernières versions sur deux arrangements de Davu Seru avec la clarinette de Catherine Delaunay portant les voix des quatre femmes.
 
Illustrations de couverture (des trois nato) : Daniel Cacouault, Matthias Lehmann et Nathalie Ferlut - Graphisme : Marianne Trintzius
 
 
 

4.5.25

UN TITRE UN JOUR
4 MAI 1970 : "OHIO"

UN TITRE UN JOUR
 
Dans l'album Songs for Swans, Denis Colin Trio Presents Gwen Matthews (nato - hope street 2006), Denis Colin, Didier Petit, Pablo Cueco et la chanteuse Gwen Matthews reprennent la chanson de Neil Young "Ohio". 
 
Le 4 mai 1970, à la Kent State University (Ohio), la garde nationale a tiré sur des étudiants protestant contre la guerre du Vietnam. 60 tirs en 13 secondes : 13 blessés, 4 morts : Allison Krause, Jeffrey Miller, Sandra Scheuer et William Schroeder. Neil Young écrivit immédiatement cette chanson enregistrée de suite par Crosby Stills, Nash & Young. Richard Nixon eut un commentaire abject. 10 jours plus tard au Jackson State College (Mississippi), lors d'une autre manifestation contre la guerre et le racisme, la police tuait deux étudiants noirs : Phillip Lafayette Gibbs et James Earl Green (460 tirs). Pas de chanson, moins de souvenir pour les résistances présentes et futures.
 
Illustration de couverture : Daniel Cacouault - Graphisme : Marianne Trintzius
 
 
 

2.5.25

RÉMI CHARMASSON


Aujourd'hui The wind cries Rémi